22,3 km / 980 D+ / 980 D-
L’aventure
Ici, c’est à dire en France, quand un paysage généralement montagneux et boisé est à couper le souffle, on ne peut s’empêcher de le qualifier de “Canada Français”. Comme si il existait une hiérarchie des paysages, une hiérarchie de la beauté, une hiérarchie des émotions.
C’est ainsi que les vallées du Marcadau et sa voisine de Gaube sont parfois qualifiées, comme beaucoup d’autres coins de paradis il faut bien le dire, de Canada Français. Cette aventure est accessible en toute saison, sa version hivernale se faisant en raquette bien entendu. Mais à la fin du printemps, après un bivouac au pied du cirque du Marcadau non loin du refuge Wallon, il devient tout à fait accessible d’avaler un peu de dénivelé pour prolonger la balade par “le tour des lacs” afin de regagner le point de départ au site du Pont d’Espagne.
Cette aventure, malgré son dénivelé important reste accessible aux plus jeunes grâce à la possibilité d’un bivouac intermédiaire dans un cadre sécurisant. C’est en début d’après midi que nous avons quitté le site du Pont d’Espagne pour nous engager le long des méandres du Gave de Marcadau dans cette vallée un peu moins fréquentée que ca cousine, celle du Gave de Gaube qui mène au lac du même nom.
C’est dans une sorte de plaine, le plateau du Clot, que démarre notre périple. L’eau du gave affleure la prairie, donnant une impression d’équilibre parfait entre les éléments, installant de fait une atmosphère apaisante et nous faisant oublier quelques instants le caractère parfois violent des torrents.
Le plateau du Clot provoque systématiquement chez moi, en particulier aux périodes de moins grande fréquentation, cette sensation de plénitude dès que je le pénètre. Il a ce côté mystique qui agit comme une porte vers un monde que l’on sent tout de suite hospitalier.
Cette première partie de balade nous mène jusqu’au pont du Cayan qui marque la fin du plateau du Clot, le chemin va alors nous demander un peu plus d’effort pour avaler des dénivelés plus en phase avec le milieux montagneux dans lequel nous évoluons … mais sans excès.
Finalement, c’est en fin d’après-midi que nous arrivons à destination au Pla de Gole, au pied du cirque du Marcadau, où se trouve une aire de Bivouac délimitée, suffisamment grande pour s’isoler malgré la présence ce soir là d’autres randonneurs venu chercher eux aussi probablement une parenthèse d’émotions douces et fortes à la fois.
Pas de feux malheureusement ce soir, nous sommes en plein coeur du parc régional des hautes Pyrénées et les feux sont interdits pour limiter notre empreinte et respecter autant que faire se peut la faune locale.
C’est d’ailleurs accompagné des cris d’une famille de marmotte que nous avons dîné avant une nuit en tente, moment très attendu par mon compagnon de route.
C’est aux environs de 9h, et donc un peu tard, que nous avons fini de plier le campement et pris la direction des lacs de Nère, du Pourtet et de l’Embarrit.
Après un bref passage devant la chapelle du Marcadau nous avons entamé la longue et difficile monté vers le lac de Nère. C’est près de 600 mètres de dénivelé que nous avons du avaler, et j’ai souvent regretté dans cette monté d’avoir trainé au bivouac et d’être parti si tard.
Après les 200 premiers mètres de dénivelés nous avons gagné un premier replat : le Pé det Malh et pu contempler une dernière fois le cirque de Marcadau et ses sommets surplombants, les pics d’Arratille en particulier. Le dénivelé s’est ensuite accentué, et les efforts déployés n’ont alors laissé peu de place à la contemplation.
Nous avons enchainé ensuite de nombreuse alternances de montés abruptes et de replats, espérant à chaque monté ce serait la dernière. Nous avons croisé quelques promeneurs faisant le tour des lacs dans l’autre sens et parti le matin même du site du Pont d’Espagne. Ils n’ont pas manqué de faire remarquer à quel point mon compagnon de route était bien courageux en regard de son jeune age pour réaliser une telle ballade, ce qui lui permis de bomber de torse et de faire le plein d’entrain, entrain nécessaire au franchissement des derniers mètres de dénivelé nous permettant de rejoindre le lac du Pourtet pour y déjeuner en surplombant des laquets en amont du lac de l’Embarrat.
Après une pause déjeuner bien méritée, nous avons entamés une longue descente de près de 1000 mètre de dénivelé. La première partie jusqu’au lac de l’Embarrat fut très minérale, puis nous avons commencé à retrouver la faune et la flore observée en montant sur l’autre versant. Nous nous sommes alors amusés à observer la très grande diversité de papillons présents ici à cette époque ansi que les marmottes.
Une fois le plateau du Clot atteint à nouveau au niveau du pont du Cayan après une descente agréable en foret, nous avons cheminé cette fois sur la rive gauche du Gave de Marcadau. Le retour au parking s’est fait en fin de journée et la confrontation avec les nombreux visiteurs venant visiter le site du pont d’Espagne n’en a que renforcé notre impression d’avoir vécu un moment certes simple, mais nous ayant emplit par le vide encore une fois.
La Topographie
Le départ de cette randonnée se fait depuis le parking du Pont d’Espagne. Il faut ensuite rejoindre le Pont d’Espagne puis cheminer en rive droite (en donc à gauche en montant) du gave de Marcadau jusqu’au pied du télésiège menant au lac de Gaube.
Continuer alors de cheminer alors le long du gave en restant sur la rive droite jusqu’au pont du Cayan, puis au pont d’Estalounqué.
Franchir alors le gave et continuer à suivre le chemin en rive gauche jusqu’au refuge Wallon.
Si vous êtes de bon marcheurs la ballade peut se faire sur la journée, dans le cas contraire une pause pour la nuit au refuge ou sur l’aire de Bivouac adjacente sera la bienvenue.
Depuis le refuge gagner la chapelle puis s’engager sur le chemin qui monte en foret. Quelques temps après la sortie de foret prendre le chemin de droite vers le lac de Nère.
De là, l’ascension se poursuit jusqu’au lac du Pourtet que l’on contourne par la droite jusqu’à son déversoir surplombant la vallée abritant les lacs de l’Embarrat. Descendre en direction de 2 laquets rejoindre le lac Supérieur d’Embarrat, puis le lac Inférieur. La descente se poursuit en lacets en foret jusqu’au pont de Cayan puis on chemine sur le plateau du Clot en longeant le Gave sur la rive gauche jusqu’à regagner le Pont d’Espagne.